Ravalement de façade
alors que je traverse un nuage de poussière (la façade), le jet puissant du sable qui vient décaper l’immeuble décrépi, « on va ravaler la façade » et j’ai buté sur le « ravalement » du verbe ravaler, je me disais qu’on ravalait aussi sa fierté.
Pourtant, ce matin alors que j’ai dépassé le chantier, j’aime les gens fiers, j’aime trouver chez l’autre cette dimension du jugement sur soi-même, j’aime ce point d’ancrage autonome et personnel qui nous place sur l’échiquier des relations humaines. J’aime celui qui se questionne et se juge pleinement. Etre fière ou fier oblige à contempler pleinement ses réalisations. La fierté pousse à avancer. Etre fier c’est gagner l’estime de soi.
Il me semble que collectivement nous perdons cette fierté pour celle de la prétention, prétention à savoir, à dire aux autres, au besoin à expliciter, pour ancrer des injonctions.
La fierté collective c’est accéder à la reconnaissance de nous-même, les projets porteurs de fierté collective ressemblent à tout sauf un ravalement de façade, il s’agit de relever les épaules, lever la tête et entrer dans la vie, conscient de la valeur du projet et de notre engagement dans cette voie. Etre fier pour se fier à son jugement.
Mizuna Bella Vista est un projet porteur de cette fierté collective tremplin vers la reconnaissance de ce que nous sommes.
« Bonjour Monsieur ! », c’est lui le façadier, par lui que passe le ravalement, je le regarde, lui demande si je peux le prendre en photo et je le remercie de son travail. Ravalons les façades, pas notre fierté.
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